Réforme du RSA : et voilà qu’à nouveau ils attaquent les pauvres
Ce lundi c’était le retour des commissions. L’occasion de préparer les prochains textes de lois qui seront examinés à l’assemblée dès octobre. Habituellement, je siège en commission de la défense nationale, mais lorsqu’un de mes collègues est absent, je peux le remplacer dans une autre commission, d’autant que celle de défense nationale est très calme en ce moment.
C’est donc ce que j’ai fait, et j’en ai profité pour interpeller le ministre Dussopt qui, après avoir charcuté le droit à la retraite des français, souhaite s’attaquer aux bénéficiaires du RSA. Pour rappel, le RSA c’est 600€ par mois, c’est le minimum que l’on donne à ceux qui n’ont rien pour éviter qu’ils ne meurent de faim. A ce niveau, ce n’est même pas la charité : ce montant est plus de deux fois inférieur au seuil de pauvreté. Et on voudrait nous faire croire que l’on peut vivre dignement avec si peu ?
Le projet du gouvernement est une honte absolu. Ils souhaitent conditionner l’obtention du RSA à 15 heures de travail. Mais le RSA est justement attribué à des personnes qui sont hors de l’emploi. Par ailleurs, cela n’as strictement aucun sens : si on impose aux bénéficiaires du RSA de travailler pour leur donner leur revenu, alors pourquoi ne pas simplement les embaucher et leur donner un salaire ?
La réalité est toute autre. Le gouvernement a décidé de taper sur les pauvres et pousse toujours plus loin sa logique du “mois d’Etat”. Le libéralisme est la forme extrême du capitalisme, elle veut supprimer tous les garde-fous imposés par l’Etat en se disant que le marché règlera le reste. Mais cela n’entraîne que pauvreté, inégalités et la création d’une spirale infernale.
Le RSA bénéficie à 2 millions de foyers et “coûte” 15 milliards par an au budget de l’Etat. Dans le même temps, des entreprises comme Kering ont détourné plus de 200 millions d’euros via des paradis offshore, du côté de LVMH c’est plus de 500 millions d’euros d’impôts qui ont été économisés via du mécénat dans leur propre fondation, et la liste est encore longue. L’argent pour financer les dispositifs sociaux est donc bien là, encore faut-il vouloir aller chercher cet argent, qui ne sert ni à créer des emplois, ni à développer l’entreprise.
Le problème de la paupérisation de la France depuis 30 ans n’est pas liée au manque de création de richesse, mais à sa répartition. Il est temps de changer ça, la situation devient plus que jamais explosive : un français sur deux saute des repas et à faim. Cette situation finit généralement et malheureusement de manière dramatique.