Questions au Gouvernement : dénoncer l’inaction face au génocide à Gaza
14 novembre 2023 : Séance publique. Questions au gouvernement. - Emmanuel FERNANDES.
Lors des Questions au Gouvernement, j’ai pris la parole avec conviction : il est de notre devoir, ici à l’Assemblée nationale, de dénoncer ce que l’ONU elle-même qualifie de génocide en cours à Gaza. Selon un rapport présenté récemment par le Comité spécial des Nations Unies, les méthodes employées par Israël dans cette région “correspondent aux caractéristiques d’un génocide”. Cette conclusion, accablante, ne laisse aucune place à l’ambiguïté sur la gravité de la situation.
À Gaza, ce sont des familles entières qui sont réduites en poussière sous les bombardements, des infrastructures civiles systématiquement détruites, et un blocus impitoyable qui prive une population déjà éprouvée d’accès à des choses aussi basiques que l’eau, la nourriture et des soins de santé. Ce que nous observons dépasse la simple guerre : c’est un anéantissement méthodique d’un peuple. Dans l’hémicycle, j’ai dénoncé sans détour cette vérité insoutenable et interpellé ceux qui préfèrent détourner le regard ou, pire encore, minimiser les faits. Je leur ai demandé : “Qu’avez-vous fait de votre conscience ?”
Ce discours trouve un écho glaçant dans le silence de la communauté internationale, mais aussi dans l’attitude honteuse de trop nombreux représentants politiques. En tentant d’étouffer cette vérité ou en adoptant des postures biaisées visant à réinterpréter la réalité des faits, ils se rendent complices de l’inaction et ouvrent la voie à l’ère de la post-vérité. Par ailleurs, lors du match controversé France-Israël organisé jeudi dernier au Stade de France, cette complaisance a été exposée de manière saisissante : une tribune officielle remplie de politiciens en mal d’attention et le reste du stade clairsemé, symbolisant le boycott croissant du peuple face à une tragédie que nul ne peut ignorer.
Mon intervention s’inscrit dans une volonté de réveiller les consciences et de rappeler que les principes de droit international ne sont pas des concepts abstraits. Le rapport onusien, qui condamne les actions d’Israël, appelle à une enquête approfondie et à une réponse proportionnée. Pourtant, que fait la France ? Notre silence résonne comme une approbation tacite de ces actes.
Nous ne pouvons tolérer qu’un pays commette de telles atrocités sous prétexte de se défendre, le droit international est très clair sur le sujet. Nous ne pouvons ignorer les morts, les souffrances, et la déshumanisation d’un peuple. En tant que député, j’ai la responsabilité de porter cette voix et d’exiger que notre gouvernement agisse avec fermeté pour condamner ces actes et imposer des sanctions. La France doit se tenir du bon côté de l’Histoire : celle de l’humanisme.