Désindustrialisation et explosion des dividendes : un modèle à bout de souffle

Les chiffres sont sans appel : alors que l’économie française est en pleine crise sociale, les actionnaires, eux, n’ont jamais été aussi bien servis. En 2024, le nombre de salariés privés d’emplois après un licenciement économique a bondi de 27,1 %. Pendant ce temps, les grands groupes ont versé 100 milliards d’euros en dividendes et rachats d’actions, un record !
La France n’est pas plus pauvre qu’avant, elle subit simplement une fuite de sa richesse vers les plus fortunés. Ce modèle est un scandale ! Mais puisqu’il ne s’agit pas d’une fatalité, il faut dénoncer les choix politiques qui ont amenés à cette situation : en privilégiant les plus fortunés et les profits à court terme plutôt que l’investissement productif et la protection de l’emploi, on espère un ruissellement. Cette théorie économique a été démontée à chaque fois, depuis plus d’un siècle. Pourtant, le gouvernement actuel continue dans cette voie.
Les conséquences sont dramatiques : chaque jour, des entreprises ferment ou délocalisent, non pas parce qu’elles sont en difficulté, mais parce que leurs dirigeants préfèrent aller produire ailleurs afin de maximiser les retours financiers pour leurs actionnaires. Nous l’avons encore vu récemment avec Clestra et Novares, où des centaines de salariés se battent contre des plans de fermeture absurdes, alors que leurs entreprises sont viables. Ce n’est pas une exception, c’est devenu la règle : les travailleurs et travailleuses paient le prix d’un capitalisme prédateur, encouragé par les politiques néolibérales !
Certains rétorqueront que nous n’avons qu’à être plus compétitifs. Mais la compétitivité sur les prix, face à des pays comme le Bengladesh ou le Vietnam n’est pas envisageable, à moins de souhaiter à ce que la majeure partie de notre population rejoigne le niveau de vie de ces pays en développement. Face à cela, nous devons donc imposer une autre logique économique, en :
- Conditionnant les aides publiques aux entreprises à des engagements réels sur l’emploi et l’investissement,
- Encadrant les licenciements boursiers pour éviter que des groupes en bonne santé sacrifient leurs salariés sur l’autel de la rentabilité,
- Renforcer les pouvoirs des représentants des travailleurs pour qu’ils puissent peser sur les décisions stratégiques.
L’industrie française n’est pas condamnée : elle peut renaître à condition de changer de cap politique. Nous continuerons à défendre ces solutions pour arriver à une économie au service du bien commun et non plus des seuls actionnaires.