Mon action face à l’offensive réactionnaire anti-trans
Je dépose cette semaine une série de questions écrites à la Ministre chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes, de la Diversité et de l’Egalité des chances. Ces questions visent à mettre en avant et à combattre les violences et les discriminations auxquelles font face les personnes trans et à agir pour leurs droits. J’ai été frappé par le rapport de l’association SOS Homophobie 2023 qui pointe un « pic de violences » transphobes depuis 2020.
Vous trouverez ci-après les questions posées :
- Question sur l’offensive réactionnaire face aux personnes trans et/ou non-binaires
- Question sur la nécessité de reconnaître et protéger les droits trans et non-binaires
- Question sur les plafonds de verre auxquels font face les personnes trans et/ou non-binaires dans le monde du travail, dans les domaines culturels et médiatiques, et en politique
Par cette série de questions, j’entends mettre en lumière la discrimination systémique à l’égard des personnes trans : les attaques inadmissibles qu’elles subissent, les droits qu’elles n’ont pas encore, et les plafonds de verre qui les empêchent de se faire entendre. En tant que député du peuple, représentant de la Nation, je prête ma voix aux personnes trans et/ou non-binaires qui ne sont pas encore présentes aujourd’hui dans ces fonctions politiques pour exprimer leurs demandes et leurs craintes et exiger des actions du Gouvernement et de mes collègues. La loi et la Constitution garantissent l’égalité de genre, et les personnes trans y ont toute leur place et doivent être protégées.
Le groupe La France insoumise – NUPES à l’Assemblée nationale et tous les groupes parlementaires de la NUPES vont poursuivre ce travail. Ainsi, notre groupe d’étude sur les questions LGBTQIA+ commence et va notamment se concentrer sur ces questions spécifiques aux personnes trans et/ou non-binaires en auditionnant des associations et personnes concernées pour nous conseiller, et les associations LGBTQIA+ et trans qui ouvrent la voie en la matière. Le programme de la France insoumise, l’Avenir en commun, et de la NUPES, le programme partagé, intègrent leurs revendications, notamment l’accès au changement d’état-civil en mairie et la l’intransigeance face aux discriminations subies.
Je refuse qu’en France, la haine transphobe continue à se propager, comme cela se voit dans les milieux institutionnels. En effet, l’extrême-droite a lancé en avril dernier une « Association des parlementaires contre le wokisme » qui entend notamment s’attaquer aux personnes trans et à leurs droits. Le Sénat a récemment annoncé lancer un groupe de travail en vue d’un rapport sur la « transidentification des mineur⸱es », un poncif qui consiste à voir l’identité sexuée comme un phénomène de mode, alors que la Cour européenne des droits de l’homme la reconnaît comme un des aspects les plus intimes de l’identité personnelle. La présidente du groupe Renaissance, Aurore Bergé, à l’Assemblée nationale, a reçu en grande pompe des femmes qui se revendiquent féministes anti-trans.
Je ne peux accepter que dans mon pays, les discriminations institutionnelles progressent pour atteindre le niveau du Royaume-Uni, où les rares lieux offrant des soins aux personnes transgenres avec des délais insensés de plus de cinq ans (!) pour un premier rendez-vous ont fait face à des menaces d’attentat. Ces menaces doivent être prises au sérieux : en France, une attaque à la bombe artisanale a déjà eu lieu à l’encontre du centre LGBT de Tours (source), ne tuant heureusement personne. Aux Etats-Unis d’Amérique, de nombreux Etats légifèrent contre les personnes trans et/ou non-binaires, rendant leurs vies impossibles.
Au Montana, l’élue démocrate Zooey Zephyr, première représentante trans de l’Etat, a pris la parole pour défendre les personnes trans face à l’une de ces lois. Elle a été censurée dans sa fonction pour avoir défendu les personnes trans et non-binaires, et l’ensemble des commissions auxquelles elle participait ont été vidées de leur contenu, l’empêchant d’exercer de manière effective son mandat électif, du simple fait qu’elle est une femme trans qui se bat pour ses droits. En tant qu’élu et face à cette attaque transphobe antidémocratique, je lui adresse mon soutien.
La société française ne peut suivre ce chemin de haine. Elle doit continuer à progresser, et accepter pleinement ces parcours, pour que plus jamais une personne trans et/ou non-binaire ne soit jetée hors de son foyer, se voie refuser l’accès à l’emploi, soit harcelée, soit agressée, ou n’aie pas accès à ses droits ou aux soins qu’elle souhaite. Les luttes se rejoignent, et je m’engage pleinement en soutien aux côtés de toutes les personnes précarisées et discriminées.