Vote contre les ZFE à l’assemblée : explication de ma position
©PHOTOPQR/LA MONTAGNE/BOILEAU FRANCK ; ; 03/07/2023 ; Illustration panneaux Zone a Faibles Emissions ZFE - Clermont Ferrand le 03/07/2023 photo franck boileau (MaxPPP TagID: maxnewsworldsix012084.jpg) [Photo via MaxPPP]
La pollution de l’air est un enjeu de santé publique majeur et une préoccupation environnementale que je prends très au sérieux. Il est évident que nous devons agir pour améliorer la qualité de l’air que nous respirons. Cependant, la mise en place de la Zone à Faibles Émissions (ZFE) en France soulève des questions fondamentales sur sa pertinence et, surtout, sur son caractère profondément injuste.
J’ai eu l’occasion de répondre directement à la Maire de Strasbourg sur ce dossier, réaffirmant une position que nous défendons avec constance : les ZFE, dans leur conception actuelle, sont inefficaces pour une vraie transition écologique et pénalisent lourdement les ménages les plus modestes.


Des mesures injustes qui pénalisent les plus modestes
L’argument est simple : qui est le plus impacté par l’interdiction progressive des véhicules les plus anciens ? Ce sont les travailleuses et travailleurs, les familles, les habitants des quartiers populaires et des périphéries, qui n’ont pas les moyens de changer de voiture du jour au lendemain. Ces ménages dépendent souvent de leur véhicule pour se rendre à leur travail, emmener leurs enfants à l’école ou accéder aux services essentiels. Les contraindre à acquérir un nouveau véhicule sous peine de ne plus pouvoir circuler, c’est les mettre au pied du mur, sans leur offrir de réelles alternatives.
Comme je l’ai souligné lors de mon passage dans Dimanche en Politique, La France Insoumise s’est opposée à ce modèle de ZFE depuis 2019. Nous ne sommes d’ailleurs pas les seuls à dénoncer cette approche : même des figures écologistes, comme Marine Tondelier (EELV), ont critiqué en 2023 une “écologie macroniste” qui oublie les plus modestes. Le problème majeur réside dans le reste à charge pour l’acquisition d’un véhicule compatible avec les normes ZFE. Même avec les aides de l’État, cette somme reste bien souvent insurmontable pour des budgets contraints.
J’ai partagé l’histoire éloquente de ce père de famille, contraint de s’endetter de 3 000€, malgré les aides, pour acquérir une simple voiture d’occasion Crit’Air 2. Cet exemple n’est pas un cas isolé, il illustre la réalité vécue par des milliers de personnes. L’écologie ne doit pas être un privilège, une contrainte supplémentaire qui fracture notre société et creuse les inégalités.
Une Autre Vision de la Transition Écologique
Mon vote pour la suppression des ZFE obligatoires n’est pas un refus de l’écologie, mais un refus de cette écologie qui ne prends pas en compte l’ensemble du problème. Nous défendons une autre approche de la transition écologique, une approche qui place la justice sociale au cœur de l’action.
Concrètement, cela passe par des investissements massifs et des politiques volontaristes pour :
- Développer des transports en commun réellement accessibles et performants pour toutes et tous. Cela implique d’étendre les réseaux, d’augmenter la fréquence des passages, de proposer des tarifs abordables, voire la gratuité dans certaines zones.
- Mettre en place une régulation des prix automobiles et accompagner la filière pour permettre à chacun d’accéder à des véhicules moins polluants sans que cela ne représente un fardeau financier insoutenable. Il faut des aides qui couvrent réellement le coût du changement, et non des rustines.
- Engager une véritable bifurcation écologique qui transforme en profondeur nos modes de production et de consommation, en créant des emplois verts, en soutenant l’économie locale et en réduisant notre dépendance aux énergies fossiles. Cette transition doit être pensée avec et pour la population, et non contre elle.
La transition écologique est une nécessité absolue et une opportunité historique. Mais pour qu’elle soit réussie et acceptée, elle doit être juste, solidaire et équitable, garantissant que personne ne soit laissé sur le bord de la route. C’est le sens de mon engagement et des propositions que nous portons.