appel au Conseil de l’Europe pour les exilé·es
Ce mardi 26 juin 2025, lors d’une session de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe à Strasbourg, j’ai pris la parole pour alerter sur la dramatique situation des personnes exilées en Europe. Si nos États invoquent volontiers la sécurité et la maîtrise des frontières, ils oublient trop souvent leur devoir premier : porter assistance à toute personne en danger, sans distinction d’origine ou de statut.
Les responsabilités de nos États
Loin d’être une question de générosité, l’accueil des exilé·es est une obligation juridique issue de la Convention de Hambourg sur la recherche et le sauvetage en mer et des nombreux traités relatifs aux droits de l’Homme. Chaque État membre s’est formellement engagé à garantir la sécurité et l’intégrité des personnes fuyant la guerre, la persécution ou la misère. Aujourd’hui, pourtant, trop de femmes, d’hommes et d’enfants subissent une précarité qu’aucune valeur républicaine ne justifie.
Ce que nous devons aux exilé·es, ce n’est pas la charité, mais la justice. Leur offrir un toit, un accompagnement social et l’accès à la formation ou aux soins, c’est respecter leur dignité. Les cantonner dans des camps surpeuplés, multiplier les délais d’instruction et les procédures kafkaïennes, voilà une précarité organisée, qui met à mal l’essence même de l’État de droit. Comme je l’ai rappelé au Conseil de l’Europe, « ce n’est pas un privilège mais un droit » d’accéder à des conditions de vie décentes.
Le rôle du Conseil de l’Europe
L’Assemblée parlementaire a appelé ses États membres à renforcer la coopération en matière de recherche et de sauvetage maritime, ainsi qu’à garantir la prise en charge rapide et intégrée des demandes d’asile, en concertation avec les ONG et les acteurs locaux. Il ne suffit pas de voter de bonnes résolutions : il faut déployer des moyens humains et financiers pour mettre un terme aux violentes opérations de refoulement et assurer un véritable accueil.
À l’heure où nos valeurs sont remises en cause par certains discours populistes, il nous appartient de faire vivre l’idéal européen de solidarité et de respect des droits fondamentaux. J’appelle donc le Préfet maritime et le Gouvernement français à clarifier leurs protocoles d’intervention en mer, à dissocier clairement les missions de sauvetage de celles de contrôle, et à renforcer les voies légales d’accès au territoire.
La France et ses partenaires européens ont le devoir de tenir leurs engagements internationaux. L’heure n’est plus à la compassion ponctuelle, mais à l’affirmation d’une justice partagée, qui place la dignité humaine au-dessus de toute considération politique ou sécuritaire.