Malgré-nous : un combat continu pour la reconnaissance et la mémoire
J’ai échangé avec la revue en ligne Le Temps des Ruptures afin d’évoquer mon combat pour la reconnaissance des Malgré-nous, ces milliers d’Alsaciens incorporés de force dans la Wehrmacht lors de la Seconde guerre mondiale. Je reviens aussi sur mon histoire plus personnelle, puisque comme chaque alsacien, j’ai un membre de ma famille qui a vécu cette injustice. Merci à l’équipe pour cet échange franc et chaleureux !
Voici un bref extrait de mon intervention :
Dès le début de mon mandat, j’ai été sollicité par les associations alsaciennes et mosellanes pour aider à la reconnaissance des incorporés de force mais aussi pour obtenir une réparation pour leurs orphelins. Beaucoup d’enfants d’incorporés de force n’ont, en effet, jamais connu leur père, mort au combat ou porté disparu. Comme membre de la Commission de la Défense nationale et des Forces armées, début octobre 2022, j’y ai porté ce sujet lors d’une audition de la secrétaire d’Etat chargée des Anciens combattants et de la Mémoire, Patricia Mirallès. Lors de l’examen du budget de l’Etat qui s’en suivit, j’ai déposé un amendement demandant réparation pour les orphelins de Malgré-nous, sur la base de la rente perçue par les orphelins de victimes de la barbarie nazie, depuis un décret du 27 juillet 2004. En effet, plus de 80 ans après, comment accepter que la France ne reconnaisse toujours pas pleinement la double souffrance, la double peine des orphelins d’incorporés de force : celle d’avoir perdu un parent qui fut forcé de se battre dans les rangs de l’ennemi nazi et celle d’être toujours ostracisés, exclus d’une nécessaire reconnaissance et d’un travail mémoriel qui libérerait d’une chape de plomb l’Alsace et son département voisin la Moselle. Comment considérer que les 145 000 femmes et hommes, envoyés de force sur le front de l’Est ou intégrées dans des structures nazies, laissant derrière eux des milliers d’orphelins, ne furent pas eux-mêmes victimes de la barbarie nazie ?
Pour retrouver la suite de mon intervention, ça se passe sur le site du Temps des Ruptures. Merci à eux de relayer ce combat essentiel pour l’Alsace, mais encore trop méconnu en France. Je continue à porter ce sujet à l’assemblée pour que les familles obtiennent réparation et reconnaissance.